Comme beaucoup de petites entreprises, le Fonds d’Emprunt Montérégie s’est vu confronté à la situation suivante : vous avez des ressources financières limitées, mais un besoin grandissant en ressources humaines. Vous créez alors un poste, parfois hybride, qui couvre avec cohérence des tâches qui sont reliées, puis un profil pour vous assurer que le candidat choisit, quelqu’un de polyvalent qui aime relever des défis et qui ne craint pas le changement, aura les compétences de base pour prendre en charge ses responsabilités. Puisque le budget disponible pour ce salaire est limité, vous vous attendez quand même à un certain investissement de temps pour former votre nouvel employé, et vous vous dites que cela vaudra le coup à la longue.
Or, lorsque le candidat commence à peine à être plus autonome, il part ! Souvent sans préavis. Vous vous retrouvez avec les mains vides après avoir investi de 3 à 6 mois dans votre processus de recrutement et d’intégration pour former ce candidat, qui était compatible avec votre organisation, agile et de petite taille. Que faire de cette situation puisque le travail qui était assigné à cet employé doit encore être fait ?
Une décision à prendre
Vous vous penchez alors sur la question… Est-ce que je suis prêt à m’investir à nouveau dans un processus pareil ? Sachant que dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre les dynamiques ont beaucoup changé et que la balance se trouve plus du côté des employés que des employeurs, vous risquez de répéter la même situation.
Une solution intéressante en RH
À la suite de cette expérience qui confronte les gestionnaires à la dure réalité, on aurait tendance à en déduire qu’on est peut-être parti avec la mauvaise prémisse : celle d’avoir des employés et de devenir une équipe de 4, 8 ou 12 membres ; la taille de l’équipe étant traditionnellement perçue comme un gage de réussite. Mais en réalité, l’important n’est-ce pas que le travail soit fait avec le niveau de qualité attendu et dans le budget alloué ?
« Nous nous sommes dit que si le travail n’est pas nécessaire à temps plein, attacher quelqu’un n’a pas vraiment de sens. Si tu fais appel à un outsourcing, tu auras accès à des professionnels qui font mieux en moins de temps, et du même coup on est fidèle à la mission de notre organisme, celle de contribuer au développement économique des entreprises de notre région. Voilà pourquoi j’ai engagé les services de plusieurs sous-traitants pour couvrir nos besoins en soutien administratif, en levée de fonds et en communications », Eric Gosselin, directeur du Fonds d’Emprunt Montérégie.
Les nuances du travail avec des sous-traitants
Pour se permettre de continuer dans sa lancée, il faut être prêt à s’adapter et à changer de mentalité. Quels mandats confier dépend, en grande partie, de la capacité de l’employeur à déléguer et à renoncer à tout contrôler. Voici quelques nuances et astuces à propos de ce virage RH :
- Sous-traitez seulement les « postes » ou activités connexes qui ne font pas partie des opérations principales de votre compagnie. Conservez le « core business » à l’interne pour garder tout de même le contrôle de votre mission.
- Engagez-vous dans un processus de réflexion pour déterminer qui est la meilleure personne (profil) pour répondre à votre besoin.
- Limitez bien le mandat et définissez en détail l’entente dès le début, évitant ainsi des surprises comme des factures supplémentaires.
- Acceptez que cela vous coûte un peu plus cher de l’heure, mais cela vous donnera accès à des années d’expérience que vous n’aurez pas autrement ou qui aurait un coût dépassant votre budget s’ils étaient à temps plein dans votre entreprise.
- Comprenez que vous avez maintenant le pouvoir de l’acheteur qui est le plus grand pouvoir pour un entrepreneur : vous êtes devenu un donneur d’ordres, vous vous préoccupez du résultat et non pas du processus pour en arriver là.
- Acceptez d’être challengé, car vous n’avez plus le rapport d’autorité ; il s’agit maintenant d’une relation d’affaires, mais vous pouvez compter sur la contribution et les conseils d’un expert.
- Permettez-vous et aux autres d’avoir du « fun », et apprenez à faire confiance, ce qui facilite que chacun fasse de son mieux.
Voilà la solution actuellement privilégiée par le FEMontérégie pour remédier à la pénurie de main-d’œuvre… Si cette façon de faire pique votre curiosité, essayez-la, mais gardez en tête que ce n’est pas simple. Ce n’est pas comme travailler avec des employés, c’est une relation d’affaires.